Minh se débrouille

I. la Nuit de la zélatrice :


Cher journal,

Je dois d'abords m'excuser devant la qualité approximative de ce journal : j'ai bu deux bouteilles de Clairette avant d'entamer ces lignes. Cela peut paraitre excessif mais je puis vous assurer que cette consommation est nécessaire. Il m'en faudra sans doute plus pour remplir le reste de ces pages... Passons. Mon nom est Minh Thi Phan et je suis secrétaire chez Thomas inc., une société d'import-export.
Tout a débuté lorsque mon patron m'a demandé de contacter plusieurs clients. Ces derniers ne s'étaient pas présentés à l'entrepôt. La perte des ces contrats était importante pour notre petite boite. Il était donc primordial de retrouver ces clients manquants. La police n'étant pas d'une grande aide, j'ai entamé les recherches de mon coté. Quelle folie ai-je commise là ?

le deck:

Nous nous sommes retrouvées chez moi avec mon amie Suzanne. Elle est assistante à l'université et j'ai pensé qu'elle pourrait m'éclairer au sujet d'une étrange dent montée en pendentif. Je l'avais reçue chez monsieur Dwayne Johnson, le premier client de ma liste. L'épouse m'a certifié que le disparu devait négocier l'acquisition de plusieurs pièces dont le pendentif n'était qu'un avant goût. Suzy me certifie que la dent est authentique. Selon la griffe, la monture a été réalisée en 1867. La dent a du être "récupérée" au cours d'une expédition menée dans la région du Machu Picchu. D'après madame Johnson, toutes les pièces de leur cabinet sont authentiques. Tout cela nous en dit long sur ce pauvre Dwayne mais pas grand chose sur sa disparition. A moins que...

tour 1:

C'est à ce moment là que nous remarquons une fumée épaisse. Pensant à un incendie, nous nous précipitons sur la porte. Bloquée ! Pendant que nous nous acharnons sur le bois, je vois mon papier pain noircir et s'égrainer dans l'air. Sa disparition fait apparaitre des murs au plâtre taché et fissuré. Notre inquiétude grandit et nous redoublons de coup. La porte cède.
Du haut de l'escalier, je reconnais certains éléments de ma maison comme le carrelage ou les motifs sur la porte d'entrée. Malheureusement, le reste est semblable à mon bureau : sale et décrépi. Suzanne remarque des flammes sous la porte de mon salon et se précipite vers ma salle de bain. Mais en ouvrant la porte, elle pousse un cri de stupeur ! Nous entrons dans mon grenier (et non pas ma salle de bain) et découvrons des corps suspendus au plafond. Sur le sol, un tonneau de taille récolte le sang des défunts.

tour 2:

Suzy me confie sa mallette afin de déplacer le tonneau. "Il faut faire vite, me dit elle, l'homme qui a attaché ces corps va certainement revenir. Alors que le sac tombe sur mon épaule, je sens son poids peser lourdement. J'ouvre et, sous les fioles et les notes de Suzi, je vois le livre que M. Thomas m'a offert, le Roi en jaune. Maudit bouquin dont je ne parviens pas à me débarrasser.

tour 3:

Parcourue d'un frisson glacial, j'extirpe l'ouvrage du sac et le jette sur une étagère du grenier. De cette même étagère, tombe une tablette antique. J'ignore si cela à un rapport directe avec nos disparus mais les écritures sud-américaine m'inspire et je plonge l'objet dans le sac.
Tout à coup, le sol se dérobe sous mes pieds. La décrépitude entamée dans mon bureau s'étend à toute la maison. Elle met à jour des tunnels dont émanent des bruits de courses inhumaines.

tour 4:

Ce même frisson me parcourt le dos une fois de plus. J'ignore de quoi il retourne mais je saisis ma hache, rangée bien en évidence à l'entrée du grenier et dévale les escaliers. Suzanne a déjà placé le tonneau devant les flammes. Sans m'arrêter, je me précipite vers la cave. Le froid vient d'en bas et il s'y passe quelque chose de grave. De fait, le froid qui y règne me surprend et je me contracte en arrivant en bas de l'escalier.

tour 5:

Suzanne m'a emboitée le pas et m'annonce que le contenu du tonneau n'a pas suffit à éteindre les flammes du rez-de-chaussée. En posant nos yeux sur mes casiers de patates aussi pourries que glacées, une idée nous traverse l'esprit. Nous remontons les marches quatre à quatre et amenons le tonneau à la cave.

tour 6:

C'est à cet instant qu'un tunnel vomit un être humanoïde répugnant, aux griffes couvertes de boue et aux crocs puants. Son regard nous fixe avec malice. Je me précipite, hache en mains et frappe la créature encore et encore. Je ne m'arrête lorsque le cadavre retombe dans son trou.

tour 7:

Suite à la chute de cette chose, plusieurs cris funestes résonnent dans les tunnels. J'ignore quels sont ces créatures exactement mais elles sont nombreuses et ont une bonne raison de nous en vouloir. Comme si nous dévorer vivante ne suffisait pas.
Suzanne se saisit d'une pelle, moi de la tablette mystérieuse et nous remplissons le fût d'un vrac glacé. Un fois le tonneau plein, mon regard traine sur les inscriptions. Je comprends qu'elles n'ont rien à voir avec ma maison.

tour 8:

Alors que nous remontons la glace, un troupeau de rats cours vers la cave. J'agite ma hache devant nous pour balayer les rangs des rongeurs et les forcer à nous contourner. Derrière moi, la laborantine remonte le tonneau en hurlant. Elle a besoin d'un peu de temps et reprend son souffle.

tour 9:

Alors que je chasse les derniers rats, Suzanne déverse le tonneau sur la porte de mon salon. Les flammes s'évanouissent en même temps que la porte vole en éclats. Une voix tapie derrière mon canapé nous hurle dessus : "Pauvres fous !! Qu'avez-vous fait ?!" Mais ces paroles atteignent à peine nos oreilles qu'une autre créature décharnée surgit de la cave, se saisit de mon amie avant de la lancer à travers la porte d'entrée.
Mon sang ne fait qu'un tour et je me précipite sur l'intrus. Ce n'est qu'après avoir planté ma hache dans sa cuisse gauche que je vois la tunique rouge et la capuche portées par cet être. Il est aussi beaucoup plus grand et plus solide que celui de la cave.

tour 10:

Alors que je tente de m'éloigner pour me ressaisir, une troisième de ces horreurs se glisse derrière moi et me pousse vers la capuche écarlate. Il m'attrape et s'apprête à me lancer moi-aussi. Heureusement, j'ai conserver une mais valide et j'abats la hache dans le bras qui m'enserre. L'être recule le membre ensanglanté. J'ai moi-même les jambes qui flageolent et une vive douleur dans les côtes. La femme du salon hurle "Achevez le !" et sans réfléchir, je plante mon arme dans le buste du monstre. Son larbin s'enfuit, aussi vite qu'il est venu.
La rousse se présente, elle se nomme Lita, et m'explique qu'Arkham est envahie par des goules. Alors que j'aide Suzanne à se relever, elle tend une torche afin de brûler ma maison. Je saisis le tison et le jette au sol. "Personne ne détruit ma maison !! C'est la vermine qu'il faut exterminer, pas la ville."

tour 11:

franchement super!!!!!!
Vivement la suite

le deck:

Sur cette note, je récupère mon arme du buste ensanglanté et l'agite sous le nez de madame Chantler :
"- Une goule ?! De qui vous moquez-vous ?
- Nous avons une espèce de secte à Arkham, me répond Lita, plusieurs fidèles vénérant un dieu païen en lui offrant des sacrifices de sang... et même de sang humain. J'ai déjà parcouru la ville et retrouvé des symboles de ce culte.
- Qui ? Où ?! et comment ? Ce sont des meurtres, les corps des victimes ne s'évanouissent pas dans la nature.
- Je ne sais pas ! Je n'ai pas de nom à vous donner. Mais une cérémonie est prévue pour ce soir. Ca, j'en suis certaine."
Avec ces dernier mots, Lita s'enfuit. Elle nous laisse seule devant ma porte dégondée.

tour 1:

Avec Suzanne, nous replaçons les restes de ma porte d'entrée sous les yeux exorbités de monsieur Sylvestre, mon voisin. Il me promet de garder un oeil sur ma maison pour la soirée. Alors que nous marchons le long de la rivière, une pluie fine frappe le trottoir. Cette soirée a décidé de me pourrir la vie.
Suzanne m'annonce qu'elle pourrait interroger le professeur Warren à l'Université. Il est un peu étrange mais s'intéresse beaucoup aux monstres et chimères de la nature. Il aura sans doute quelques réponses concernant cette histoire de goules.
Des sacrifices humains... Le meilleur moyen de camoufler un corps est de l'enterrer directement au cimetière ou de corrompre le légiste à la morgue. Ma hache cachée sous ma veste, je bifurque vers le cimetière. Il est proche et le fossoyeur aura peut-être une idée de où et comment faire disparaitre des cadavres humains.

tour 2:

Alors que je traverse la rue du Corbeau, j'ai une sensation étrange, celle d'être observée. Au moment où je me retourne, persuadée d'avoir distingué une silhouette, une voiture me percute et je roule sur le sol. Le chauffeur descend de son véhicule et m'aide à me relever : je n'ai rien de casser mais reste sonné un bref instant. Titubante, je reprends ma route et laisse derrière moi le pauvre homme désarçonné.
Arrivée au cimetière, je cherche la maison du Fossoyeur et la trouve rapidement. Le salon est éclairé, Herman Collins est donc chez lui. Je sonne et aussitôt quelqu'un éteint toutes les lumières. Je m'engage prudemment dans l'allée jouxtant la masure. Des bruits émanent du jardin et j'aperçois un homme masqué. Sans réfléchir, je me lance à sa poursuite.
L'homme bondit par dessus le petit muret qui sépare le jardin du cimetière. Dévalant à toute jambe l'allée latérale, je me jette sur l'individu. Ce dernier tente de m'assommer avec sa pelle. Son coup, mal ajusté, lui fait perdre l'équilibre. Je lui attrape le bras et le maintient dans la boue :
"- Où est Collins ?
- C'est moi ! Je suis Herman Collins, me répond-t-il. Que me voulez-vous ?
- Que vous parliez de votre petit club !, ordonnais-je en tapotant son masque en forme de crâne."
Il hésite, serre les dents. J'ajoute :
"- Je peux aussi vous casser le bras.
- Très bien, j'ai compris ! Nous devons nous retrouver dans les bois cette nuit à minuit, pour invoquer notre maitre.
- Qui sont les autres ?
- Je ne sais pas : nous portons tous des masques lors des cérémonies.
- Que faites-vous des corps ?

tour 3:

A cet instant, une créature sans visage nous interrompt. Elle assomme Herman et se saisit d'une grosse pierre. Je ne lui laisse pas le temps d'achever le malheureux et plante ma hache dans son dos. La bête s'agite, je double mon coup et elle s'effrondre. Collins inconscient, je fouille ses poches et son porte-feuilles. J'y trouve la convocation pour leur rendez-vous de ce soir. Lita ne s'était pas trompée sur ce point par contre, le billet est signé "Drew". Ce qui signifie que cette crapule assommée m'a menti.

tour 4:

Les ombres du cimetière semblent s'agiter : la créature sans visage n'est pas seule. Je presse le pas. Ma tête tourne par moment et la légère douleur dans mes côtes est devenue vive. Un bleu assez grand colore ma peau au même niveau. Je repasse par dessus la rivière et tourne droit vers le sud. L’hôpital est un peu loin mais je dois y aller.
Durant ma marche, je me perd dans ma réflexion : "Drew". Où ai-je déjà entendu ce nom ? Mes yeux se pose sur un kiosque à journaux dans le parc du général Lee. Il était au journal de la semaine passée : l'Homme sauvage. Un dément habitant dans les bois et vivant parmi les loup. C'est sûrement lui.

tour 5:

Il n'y a presque personne à St Mary et, dès mon arrivée à l'hôpital, un interne m'ausculte. Pendant qu'il m'applique éther et bandages, j'interroge le jeune homme sur la morgue et son fonctionnement. Bien que sympathique, le médecin reste méfiant : une femme ensanglantée, les vêtements pleins de terre humide et munie d'une hache n'est pas faite pour le rassurer. Il me donne néanmoins quelques noms d'infirmiers et de légistes. Je n'ai aucune preuve que l'un d'entre eux est impliqué dans tout ça : Collins suffit pour faire disparaitre les corps. Pourtant, mon intuition me souffle tout le contraire.

tour 6:

Rafraichie, je quitte les urgences et tente de me faufiler au sous-sol. Je ressens encore ce poids, celui d'être observée. Je me tourne et me retourne. C'est alors qu'un homme m'attrape par le col et me jette dans l'escalier. Je chute d'une volée. En relevant la tête, je détaille mon agresseur. Un quarantenaire musculeux, le visage masqué d'un crâne, descend nonchalamment les marches. Il est l'un d'entre-eux, ils me poursuivent. Collins aura sans-doute repris ses esprits et appelé la cavalerie.
Sans me relever, je lui jette ma hache à la tête. L'instrument percute son crâne et l'homme bascule par dessus la rambarde. Heureusement, le fond de la cage d'escalier n'est pas loin et il ne tombe que d'un étage. A ma grande surprise, il se relève. Aussitôt, je reprend ma lame et me précipite sur lui. Je n'ai aucune difficulté à renverser le cultiste, sans doute étourdi par sa chute, et à l'assommer.

tour 7:

Mon agresseur n'a rien dans ses poches, pas même de papier d'identité. Mais ce n'est pas Drew : ses vêtements sont propres et chaussures cirées. Nous demeurons loin de l'homme "sauvage" décrit dans le journal. Notre altercation a du faire du bruit car deux portes s'ouvrent quelques étage plus haut et une femme appelle sans conviction. Je me glisse sans être vue hors de la cage d'escalier et pénètre dans le couloir menant à la morgue. Je n'y trouve qu'un infirmier de garde, endormi derrière son bureau. Après l'incident de l'escalier, je n'ai aucune envie de réveiller qui que ce soit et m'éclipse par la porte de service.
Dehors, une brume épaisse a remplacé la pluie. Il est plus que temps de rejoindre Suzanne à l'université.

tour 8:

Suzy m'attend devant l'édifice et se précipite vers moi à l'instant même où je montre le bout de mon nez. Elle n'a pas pu parler au professeur Warren mais a entendu une conversation intéressante. D'après plusieurs de ses étudiants, un homme se promène dans le centre ville à moitié nu et masqué par un crâne, comme le cadavre encapuchonné de mon vestibule. "Drew !"
Alors que nous passons place du Nord, je la ressent pour la troisième fois, cette sensation. Mais cette fois, elle est plus viscérale et plus pesante : quelque chose approche.

tour 9:

En traversant le parc de la science, je trébuche et m'écrase au sol. Mes côtes me font un mal de chien. Le médecin pensait qu'au moins une d'entre elle était cassée. Je commence à penser qu'il avait raison. Suzanne m'installe sur un banc et je me repose quelque minutes. Nous en profitons pour passer en revue ce que nous avons glané jusqu'à présent. Elle partage mon sentiment, Collins ne suffit pas à faire disparaitre les corps mutilés. L'homme qui m'a agressée à l'hôpital m'a retrouvée bien trop facilement. Il a forcément été averti.

tour 10:

Arrivées au centre ville, il ne nous faut pas longtemps pour mettre la main sur le fameux Drew. L'homme alpague les passants et hurle à la lune en pleine rue. Mais que fait la police ? Ni une ni deux, Suzanne et moi attrapons l'individu. Il se débat et tente de nous mordre. Après de courtes minutes, et un coup de genoux bien placé, l'animal devient docile.

tour 11:

Le Bonhomme ne fait que grogner et cracher : pas moyen d'en obtenir un mot. Par contre, un billet de convocation, à l'adresse d'une madame Devereux, est restée dans ses poches. Je connais cette dame : elle est cliente chez Thomas inc. Nous sommes passées devant chez elle pour venir ici. Nous ligotons Drew à un réverbère et rebroussons chemin.
Nous arrivons à la demeure de madame Victoria. Cette dernière nous attend, fusil à l'épaule, et tire sans sommation. Suzanne subit la déflagration et roule sur le sol, face contre terre.

tour 12:

Le coup de feu ayant attiré la foule, madame Victoria s'enfuit. Je ramasse les solutions de Suzanne et me lance à sa poursuite la mort dans l'âme : laisser Suzy me coûte mais une folle furieuse armée doit être arrêtée. Après une course intense, je rattrape la cultiste. Elle ajuste un second tire et me rate complètement. C'est l'occasion pour moi de lui lancer une potion acide. Le tube se brise sur sa jambe et la substance attaque la chair dans la seconde. Victoria Devereux hurle et se laisse glisser le long d'une façade : elle ne marchera plus avant un long moment. Je récupère son fusil. Il sent le sel.

tour 13:

Je n'ai guère le temps de me pencher sur ma proie qu'une seconde créature sans visage plonge sur moi depuis le ciel. Je n'ai plus le temps de me battre : Suzanne a besoin d'aide. Je laisse le monstre à son oeuvre et repart secourir mon amie.

tour 14: