Horreur à Arkham JCE
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 [Compte-rendu romancé de partie] La Route de Carcosa

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2 participants
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Skaald
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Skaald


Folie grandissante : 1
Localisation : Providence

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MessageSujet: [Compte-rendu romancé de partie] La Route de Carcosa   [Compte-rendu romancé de partie] La Route de Carcosa EmptySam 2 Juin 2018 - 0:14

Bonjour à tous, j'ai commencé une campagne Carcosa avec deux potes et je me suis lancé dans un rapport de partie "à la manière Lovecraft". Je me suis dit que ça pouvait intéresser des fans, tant du jeu que de l'auteur (que j'essaye vaguement de pasticher). Du coup, je pose ça là !

Il y a Minh Thi Phan, Mark Harrigan et Sefina Rousseau sur le plateau, cette dernière étant la narratrice ! Je ferai des MàJ au fil des parties s'il y a des lecteurs intéressés. Hésitez pas à critiquer !

(Notez que je n'ai pas encore lu la suite des scénarios, je sais juste qu'il y a une partie à Paris, et le reste, ce sont des conjectures quant à ce qui pourrait se passer, basée sur des suppositions + mes lectures Lovecraftiennes)


LA ROUTE DE CARCOSA

Prologue

Avant d'entamer ce récit, je veux exhorter mon lecteur à me croire quand j'affirme, en ce terme de ma vie, que malgré les indicibles horreurs que j'ai vues, je garde la pleine possession de mes ressources mentales.

Aujourd'hui, les événements qui se déroulèrent à Arkham durant l'année 19... relèvent de la légende. La réputation sulfureuse du Roi Jaune a, il est vrai, donné lieu à une quantité faramineuse de spéculations. Comment croire le sombre récit que je m'apprête à faire, quand le jour même où l'horreur funeste s'abattit sur Arkham, la police elle-même refusa de prêter foi à nos témoignages, nous qui avions vu (et, Grand Dieu, été vus) par le cauchemar qui jaillit au milieu du théâtre Ward ? Comment pourriez-vous croire tout ce qui s'est passé depuis, alors que de temps à autres, je me prends à douter moi-même de ce que j'ai vécu ?

Les rares instants de paix pour moi son ceux aux cours desquels je me prends à penser que les morbides phénomènes dont je fus témoin n’eurent lieu que dans mon esprit, que les drogues que je prenait alors – et auxquelles j'ai et j'aurais encore recours, quoique pour des usages différents) – ont abusé mes sens. Mais la nuit, durant les trop longues heures de rêve que m'impose un sommeil que je fuis, je fais des cauchemars abominables. Je survole les tours aveugles d'une cité qui n'est pas de ce monde, et dont j'ai pourtant foulé le sol ! J'entends le rire moqueur de l'homme au masque, et je me réveille gelée, les membres bleuis par le froid, les oreilles bourdonnantes, et que je sois en rase campagne, en plein cœur de cette infernale ville de Paris que je hait de toute mon âme, ou sur le pont d'un navire transatlantique, je ne manque jamais d'entendre sonner le glas terrible des clochers de Carcosa !

Je me suis tue pendant cinquante ans ans, sachant que nul ne me croirait, et rien ne semblait nécessiter un récit de l’infamie qui commença lors de cette terrible soirée au théâtre : ne pensions-nous pas avoir contenu l'horreur la plus effroyable, au prix de terribles sacrifices ? Mais j'ai reçu aujourd'hui un pli de l'un de mes anciens compagnons qui m'a glacé les sens. Après un demi-siècle, j'ai cru que le cauchemar était terminé. Mais pour les ombres sans âge qui se tapissent aux confins de notre compréhension, que représentent cinquante années du temps des hommes ?

La lettre ne contenait rien que l'adresse de son expéditeur, et une affiche pliée en quatre. Une affiche jaune, de piètre facture, mais qui provoqua en moi une terreur sans nom. Le Roi Jaune, cette pièce de théâtre blasphématoire, est de retour. Je ne connais pas les acteurs dont le nom figure sur l'affiche, mais je suis certaine qu'ils subiront le même sort terrible que ceux qui foulèrent les planches du théâtre Ward. L'un d'eux est crédité, comme il y a cinquante ans, sous le pseudonyme « l’Étranger ». Peut-être que la mise en scène aura changé, que les costumes auront été plus modernement taillés. Je sais malgré tout que l'Étranger sera un homme portant un masque de cire et un élégant costume noir. Je souhaiterais désespérément n'en savoir rien de plus, mais je connais désormais l'être au masque de cire blême. Il est mentionné dans le monstrueux Necronomicon de l'arabe dément Abdul Al-Azred, et les Fungi de Yoggoth le désignent sous le nom de Puissant Messager, de Celui qui assume la ressemblance de l'Homme, le masque de cire et la robe qui dissimule. Son nom, je n'ose le puis me résoudre à l'écrire pour l'instant : à la seule pensée de devoir commencer la chronique de notre lutte contre cette abomination surgie des abysses du temps et de l'espace, je manque de forces, et je ressent un surcroît de cette terreur qui ne m'aura jamais quitté depuis la soirée du 25 Septembre 19... .

Lorsque la troupe du Roi en Jaune s'installa à Arkham pour une unique représentation, la pièce avait amené avec elle son lot de racontars. La sinistre réputation de l’œuvre était alimentée à la fois par l'aura de mystère qui l'entourait et que la acteurs et promoteurs cultivaient savamment, mais également par les on-dits de la la population impressionnable, qui lui attribuait la responsabilité de divers incidents. Selon certains, meurtres obscurs, disparitions inexplicables et crises aiguës de démence accompagnaient la tournée de la pièce. Des commérages parlaient de la première représentation à Paris, durant laquelle l'ouvreur du théâtre se serait pendu lors de l'entracte ; d'autres évoquaient la mort troublante de Madame Espérance, qui succomba à une faiblesse du cœur au début du deuxième acte. Hans Oppenmeier, brave soldat des hussards, disparut pendant la pièce, et fut retrouvé deux jours plus tard, confus et déblatérant des propos obscurs, près du cadavre démembré et méconnaissable d'un jeune enfant.

Bien entendu, les gens censés d'Arkham n'étaient pas dupes. Ces morts étranges n'étaient que pures coïncidences, celles-ci ne manquant pas d'arriver dans une ville de l'envergure de Paris, et qu'elles n'arrivaient que concomitamment à la pièce, et non à cause de celle-ci ; il s'agissait de diffamations lancées par un critique malveillant où un acteur recalé ; Nigel Engram, le metteur en scène, était un homme habile qui lançait lui-même ces rumeurs pour profiter du succès de cette « légende noire » pour remplir son théâtre en excitant la curiosité morbide des badauds, etc. Tels étaient les propos des rationnels, des cartésiens, des incrédules ; et je vendrais mon âme pour qu'ils aient pu avoir raison.

De la qualité artistique de la pièce, je ne savais rien. D'aucuns criaient au génie, d'autres hurlaient au scandale et au blasphème ; de manière générale, les critiques mettaient en exergue le malaise indéfinissable qu'ils avaient ressenti, l'atmosphère lourde, tendue, et surtout la performance surnaturelle de l'acteur masqué, connu sous le nom « d’Étranger ». Lorsque la troupe s'établit à Arkham, il se créa immédiatement une grande émulation dans les cercles que je fréquentait.

Pour ma part, la pièce ne m'intéressait guère, ayant toujours préféré à l'agitation des salles de théâtre le calme et l'immobilité studieuse des ateliers de peinture. Lorsque les affiches jaunes commencèrent à recouvrir les murs du quartier du théâtre, mon désintérêt se mua en une inexplicable appréhension. Quand je passait devant elles, je me sentait prise d'un subit frisson de crainte, et je me pris à éviter les rues où la réclame était trop visible. L'avant-veille de la représentation, je croisait par hasard l'un des acteurs – un être passablement terne et éteint – et dus quitter les lieux, en proie à une épidermique aversion : quand le comédien avait posé les yeux sur moi, j'eus l'impression qu'une viscosité (je ne puis davantage expliquer cette sensation) m'enserrait le cou. Par ailleurs, depuis que les affiches jaunâtre avaient fleurit en ville, mes anciens cauchemars reprenaient avec une acuité nouvelle. Je m'éveillait à nouveau fébrile et moite, réveillée par mes propres cris : « Hali ! Les étoiles noires ! Le Lac ! Hastur et Aldébaran ! », comme lorsque j'avais peint mon sinistre tableau Étoiles des Hyades.

Aussi, quand je reçus la lettre, j'étais d'ores et déjà convaincue qu'il se tramait quelque chose d'étrange autour du Roi Jaune. L'expéditrice, Minh Thi Phan, ne m’était pas inconnue : nous nous étions rencontrées quelquefois, dans les salons philosophiques et artistiques que nous fréquentions toutes les deux. J'avais lu avec intérêt quelques uns de ses articles traitant de sciences cognitives et d'astronomie dans les pages du Miskatonic's Masteminds, et son mentor, le célèbre Pr. Armitage, nous avaient présentées plusieurs mois plus tôt. Elle-même semblait apprécier certaines de mes toiles les plus extravagantes. Lors de nos précédentes rencontres, elle m'avait toutefois fait l'effet d'une personne froidement analytique, d'une rationalité terre-à-terre, dépourvue de cette sensibilité et de cette aptitude à la rêverie que j'apprécie chez la plupart de mes fréquentations.

C'est pourquoi je fus surprise que l'affaire qu'elle exposait émanât d'un esprit aussi cartésien. Je dois avouer que j'ai perdu la lettre en question, mais j'en garde un souvenir précis, car c'est ce message qui me fit pénétrer de plein pied dans l'horreur la plus totale. Elle prouvait point par point, preuves à l'appui, que la réputation mortifère de la pièce n'était pas déméritée ; que les disparitions qui suivait le sillage de ses représentations n'étaient pas fortuites ; qu'enfin des faits semblables se produisaient à ce moment même à Arkham. L'ensemble était solidement étayé par diverses coupures de journaux, nécrologies et copies de messages laissés par les possibles victimes d'une machination encore à découvrir. Je ne détaillerais pas l'ensemble des preuves ici, me contentant de dire que Mlle. Phan ne se bornait pas à citer vaguement quelques obscurs fais divers, mais prouvait d'une façon logique et étayée qu'il se passait quelque chose de profondément malsain, potentiellement surnaturel, dans les parages du Roi Jaune.

Ce furent les dernières lignes de sa missive qui achevèrent de me convaincre du bien-fondé de ses craintes, et malheureusement des miennes. Elle m'informait de la mort violente d'un musicien du quartier de la Rivière, retrouvé mort près de la Miskatonic, un pistolet dans la bouche, et de l'étrange symbole tracé avec du sang près de l'endroit où il s'était donné la mort. Elle avait tracé à main levée une reproduction du signe en question dans la marge. La lettre s'échappa de mes mains soudainement gelées et tremblantes, car je l'avais reconnu, ce signe maudit ! Ce signe que j'avais vu en rêve avant de peindre les Hyades, mon tableau maudit, et que je me surprenait à tracer sans fin, lors des demi-veilles de nuits d'angoisse et d'insomnie ! Ce signe que je voyait, gravé sur les murs d'une ville d'un autre monde, tracé avec le sang d'innommables créatures, sur le flanc de piliers cyclopéens aux cœurs de cités aveugles, baignées dans l'obscurité épaisse et visqueuse d'une planète tournoyant sans fin autour d'étoiles noires, de l'autre côté des abysses insondables de l'éther !

J'avais dû sombrer dans une folie passagère, car lorsque je repris mes esprits, j’étais assise à ma table de travail, la lettre froissée dans mon poing serré autour d'un crayon cassé. Mon bureau, le mur contre lequel il était appuyé et mes mains même étaient recouverts de la reproduction de ce maléfique hiéroglyphe !

I - Baisser de rideau

À suivre...
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HenZ
Investigateur averti
HenZ


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MessageSujet: Re: [Compte-rendu romancé de partie] La Route de Carcosa   [Compte-rendu romancé de partie] La Route de Carcosa EmptyLun 4 Juin 2018 - 10:42

Bien joué. J'attends l'entrée de Mark dans l'histoire...
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