Bal tragique à Dunwich, plein de morts

Je suis en plein milieu de la campagne Dunwich en solo avec Jenny.

Je joue en mode « sauvegarde » : chaque fois qu'un scénario est perdu car les personnages sont vaincus, je recommence.

Activité extra-scolaire: Jenny, qui a pioché tout ce qu'il faut très vite, avance très rapidement dans le scénaro.  Elle saute sur l'expérience et la trucide à coups de .45 avant qu'elle ne pénètre dans le dortoir.  Le professeur disparaît mystérieusement.

La banque gagne toujours: par contre, c'est un peu la galère, je n'arrive pas à choper les indices et me fait ratisser à la roulette.  Une horreur à bulles finit par entrer par la porte et, de manière très pratique, commence à faire le ménage.  J'arrive dans le salon privé tâché de sang mais pas de trace du Pr Morgan.  Dans la lounge, le cri du patron devrait m'émouvoir mais je ne vois pas comment arriver à temps pour le sauver (en fait, il suffisait de courir, de réussir le test pour le convaincre et de prendre des dégâts, mais je n'y avais pas pensé).  La bande à Naomi m'en voudra, tant pis.

Le musée Miskatonic: Jenny tire encore ses .45 d'emblée et ça commence mal pour rentrer, force mystique ou autre, la porte refuse de s'ouvrir.  Heureusement, j'arrive à attirer l'attention du gardien.  J'ai du mal à trouver la salle qui va bien (en fond de paquet), mais j'avais maxé les munitions, alors entre des .45 qui crachent le feu de l'enfer et [card]Coups durs[/card] bien achalandé par le pactole en ressources de Jenny, je n'essaye même pas d'esquiver la bête et je la renvoie au néant assez facilement.  Le garde le Necronomicon avec moi, pas bien.

L'express du comte d'Essex: plus trop de souvenir de ce scénario, je me rappelle que ça a été assez facile et que les acolytes étaient trop stupides pour apparaître ailleurs que dans le wagon qui allait se faire aspirer en premier :-).  Jenny a résolu les enquêtes assez facilement, merci la [card]lampe torche[/card] et la [card]contrebande[/card].

Du sang sur l'autel: tenté trois fois, trois fois un échec.  Première fois, Jenny la chambre secrète était dans la dernière pile et Jenny, qui a épuisé les munitions de son Derringer se fait agresser par un homme de main du gang O'Bannon et tout un tas de créatures glauques.  

La deuxième fois, je tire un double [card]Chat psychopompe[/card] et un assez rapidement une double [card]Maigre bête de la nuit[/card] et la clef est introuvable, ça se passe mal.  

La troisième fois, coup de bol, je trouve la clef et la chambre sur les deux premiers lieux.  [card]Coups durs[/card] et [card]Connaissance des arcanes[/card] piochés assez vite laissent présager du bon.  Hélas, re-double chat et la révélation des lieux non révélés fait venir une maigre bête de la nuit (celle là, je l'aime pas !) qui viendra finir une Jenny déjà bien amochée deux tours après.  Je rentre dans la chambre secrète pour en ressortir fissa en mode « oups », pour tenter la pioche et coup de chance, une lampe sort, mais ne me servira pas à me défendre, game over.

Au final, je trouve ce scénario plus dur que les précédents, mais mon deck (de débutant) n'est pas parfait.  Appris dans la douleur:

- doubler les cartes les plus critiques
- contrebande est pratique pour avoir une lampe qui dure, mais c'est cher

La suite au prochain numéro, je vais modifier mon deck avant de rejouer ce scénario, j'espère que ça sera la bonne !

Tu as ta liste de deck sous la main ?
Tu disposes de quels packs ?

Le 45 est une bonne arme mais les munitions finissent par s'épuiser ... En solo la machette semble bien plus intéressante (avec une arme de secours pour s'occuper de l'amas de spères).
Contrebande c'est cher !
Pour les enquêtes tu n'as pas aussi les Outils de crochetage ?

Je vais poster mon deck dès que j'ai le temps, sur les quatre scénarios il me plaisait bien mais j'en vois maintenant les limites. Il ne contient que les cartes du coreset et de la boîte de Dunwich. J'ai récupéré d'occasion le reste de la campagne et celle de Carcosa mais pas eu le temps de faire du tri.

Ben le .45, comme Jenny est toujours à fond en termes de ressources, ça permet de bien le maxer, à condition de ne pas avoir tout dépensé avant. En arme secondaire j'ai pris le Kukri, j'aime bien l'idée de pouvoir infliger un dégât supplémentaire après une réussite, même si une action c'est cher.

Outils de crochetage c'est du Carcosa donc je ne l'ai pas (encore) mise. La machette, en effet c'est pas mal !

benj a écrit:

Ben le .45, comme Jenny est toujours à fond en termes de ressources, ça permet de bien le maxer, à condition de ne pas avoir tout dépensé avant.

Mouais ... Tu dis qu'elle peut avoir plein de munitions parce qu'elle est riche, mais c'est encore mieux de ne pas avoir de soucis de munition.
En solo, 9 fois sur 10 la machette est mieux, la 10ème fois c'est sois l'Amas de sphère soit un tour passé à rater un ennemi qui entraîne la présence de 2 en même temps (mais avec le 45 tu serais à cours de munitions).

benj a écrit:

En arme secondaire j'ai pris le Kukri, j'aime bien l'idée de pouvoir infliger un dégât supplémentaire après une réussite, même si une action c'est cher.

Un dégât de base, un 2ème avec une 2ème action, moi je n'accroche pas des masses. Mais au final tu as combien d'armes dans le deck ? Les Jumeaux, 1x le 45, 2x Machette et éventuellement une autre arme à remplacer par un Lupara plus tard ça suffit je pense.

Quatrième essai de « Du sang sur l'autel » et cette fois c'est le bon !  Avec mon nouveau deck (liste sous peu) ça c'est mieux passé.  Il faut dire qu'au premier tour, je pioche Leo de Luca et les fameux .45.  Par contre, ça a été laborieux pour choper les indices: la clef était dans le dernier lieu visité et j'ai eu plusieurs événements pénibles pour remettre des indices sur les lieux avec un indice occulte assez élevé.  

Deux engoulevents piochés coup sur coup m'ont causé quelques frayeurs, mais le menu de ce soir sera amélioré par ces charmants volatiles chassés à coups de .45.  Leo a été rendu indisponible quelques tours pour cause de double contrée impie, mais c'est un moindre mal.

Les lampes torches n'ont pas été piochées et « connaissance des arcanes » assez tard, ça a été compliqué pour enquêter.  Heureusement, je passe mes nerfs sur des serviteurs des mille bouches pour leur faire cracher le morceau.  Quelques mandales plus tard, ils me racontent tout et ça permet de libérer le dernier lieu.  Mais le temps presse, je n'ai plus que trois tours pour faire le ménage et je choisis l'option « éradication du gros monstre » à la machette, ce qui se fait assez rapidement avec l'utilisation de « coups durs ».  Un -4 à la dernière action ne me gène aucunement, il faut dire qu'avec « Loup solitaire » pioché quasiment au début, Jenny a nagé dans l'opulence la plus totale.

Hélas, Zebulon Whitakey et le Pr Morgan figurent parmi la liste des sacrifiés.  Ainsi va la vie !

J'ai trouvé ce scénario assez dur par rapport aux précédents, mais c'est la fin d'un arc narratif et le début de la seconde partie visiblement ?

Bon courage pour la suite...
Notamment le prochain...
Et le suivant...

Je m'appelle Jenny Barns.  Lorsque le vieil Armitage, mon ancien professeur de lettres, m'appela toutes affaires pressentes pour le rejoindre à l'université, je n'en croyais pas mes oreilles.  Qu'il se souvienne de moi allait de soi, mais qu'il pense que je puisse ou veuille l'aider, ça c'était surprenant.  Mais il a su me convaincre, d'autant plus qu'il savait où appuyer ce vieux filou.  Après tout, suivre la piste occulte qu'il m'indiquait, n'était-ce pas le meilleur moyen de retrouver, enfin, Lizzie ?

Je ne reviendrais pas sur les événements passés, il est des choses qu'il vaut mieux oublier.  Par contre, ce qui s'est passé à Dunwich après que nous ayons pu sauver le Pr Morgan, ça, ça mérite d'être raconté.

Leo et moi venions tout juste d'interrompre le sacrifice quand un bruit inhumain nous a assourdi.  Les villageois courraient dans tous les sens.  Leo s'est chargé de les évacuer, aucune envie d'avoir leur mort sur la conscience.  Je me suis dirigé tout droit vers la ferme des Whateley à la recherche de l'origine du bruit.  Je serrai bien fort contre mon flanc la poudre de ce vieux fou d'Armitage, en espérant très fort qu'elle soit efficace.

En chemin, j'ai réquisitionné quelques chiens de chasse, rendus fous par ce que leurs sens canins a pu leur laisser entrevoir.  C'est grâce à eux que j'ai réussi à localiser la première abomination, mais pauvre bêtes quand j'y pense.  Des engoulevents nous surveillent, je reste interdite cinq bonnes minutes à fixer leurs yeux brillants, ils m'appellent silencieusement.

Spoiler:

Pas le temps pour les remords, essayant d'oublier leurs jappements d'agonie, je me dirige vers la ferme des Whateley et avec l'aide d'Armitage, nous retrouvons la formule.  Nous allons pouvoir discuter d'égal à égal avec ces choses et leur faire payer, fini le rôle de proie, le rôle du chasseur me convient mieux.

En sortant de la ferme, nous croisons Leo mon Leo, mon lion de Louisiane à la peau si douce et il nous dirige vers la lande du diable où une de ces choses a été entendue en dernier.  Je jette de la poudre un peu au hasard et profitant de l'aide du dernier chien survivant, je localise cette créature.  Pas le temps de tergiverser, la formule, que je hurle dans cette langue qui m'arrache la gorge est efficace.  La bête se tord et ne laisse qu'une trace fumante sur le sol.  J'ai un goût métallique sur la langue.

Une deuxième bête nous attendait au fond de la lande dévastée.  Une copieuse rasade de poudre ne lui laisse aucune chance pendant qu'Armitage lui assène la formule.

Nous savons qu'une autre bête ne tardera pas à se manifester, alors nous cherchons partout sa trace.  En chemin, nous tombons sur des restes pourrissants de ce qui devait être une famille.  C'est trop pour moi, je ...

Spoiler:

Leo me réveille, je suis en sueur, je tremble.  J'ai envie de retourner chez moi, de me faire couler un bain.  Il me tend une bouteille de gnôle de sa composition.  Ça ne vaut pas un verre au club, mais ça me remet sur pieds.  Ma vision se trouble et je me sens flotter et curieusement détachée.  Après tout c'est sans doute ce qu'il va me falloir pour la suite.

Spoiler:

La troisième bête nous attendait au fond du vallon.  La pluie, tenace, nous a été un allié providentiel.  Au milieu des brumes la bête se détachait tellement distinctement que nous avons eu un aperçu impitoyable sur son incroyable masse.  Elle est vraiment énorme.  Pas le temps de la laisser nous attaquer, elle finira comme ses congénères.  Mais allez vous tous mourir à la fin ?

Déjà, nous entendons une autre créature, quand est-ce que cela finira ?  Au bruit, elle est située près de la ferme des Whateley, demi-tour. Leo se rappelle avoir vu de la peinture dans la ferme, il plonge au milieu des ruines pendant que nous cherchons la bête.  Un bruit sourd nous fait sursauter et nous nous retournons pour esquiver in extremis une attaque de la chose.  Leo revient et la macule irrémédiablement. Le profil inhumain de la bête nous apparaît dans toute son horreur alors qu'elle tente de nous écraser de son poids.  J'attrape le parchemin de la formule, tombé aux pieds d'Armitage.  La créature semble trembler, comme si elle savait ce qui allait arriver.

Après tout, pourquoi pas ?  Est-ce une bête, est-ce un être doué d'intelligence mais qui n'aurait pour nous pas plus de considération que nous n'en aurions pour des fourmis ?  Pas le temps pour la sensiblerie, elle paiera comme les autres.  Je dois penser à Lizzie.

Devant les traces fumantes de la chose, nous nous regardons tous les trois.  Pas d'autre créature ne semble se manifester.  Nous retournons au village pour estimer les dégâts et nous rendre utiles.  Beaucoup de morts et de destruction.  Cette nuit sera longue à oublier.

Leo me couvre les épaules de son manteau et me caresse la joue comme pour me dire: demain sera un autre jour.  Il faut prendre un peu de repos avant d'affronter les périls futurs.  Survivrons nous encore longtemps à toute cette folie ?

Bien joué. Ha ce Leo... quel charmeur!

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Rudement bien ficelé ta petite histoire.
J'aime bien ta façon d'illustrer toutes ses péripéties.

Prendre du repos ?  Comme je mesure désormais l'inconscience (ou la fatigue) qui était la mienne hier soir.  La nuit n'a pas été longue, nous nous sommes écroulés tout habillés sur des paillasses miteuses et avons sombré dans l'inconscience.  Mais nous avons été réveillés par des cris et de l'agitation.  De la lumière sur le pic de la colline.  Pour nous, tout était clair, les fanatiques que nous cherchions étaient tout en haut à sacrifier à leurs rites païens.  Nous regardant d'un air sombre, nous nous équipons en silence et nous dirigeons vers la colline.  Léo part en éclaireur pendant que j'essaye de réveiller le Pr Rice et il me prête son schlass, ça peut être utile.

Rice écarquille les yeux, on sent qu'il a envie d'être à plein d'endroit différents d'ici et surtout qu'il n'a pas envie d'aller explorer des lieux obscurs grouillants de créatures obscènes en pleine nuit.  On ne peut pas lui donner tort, mais en l'occurrence, j'ai déjà les mains occupées par le cran d'arrêt de Léo et par le Nécronomicon, dont la lecture accélérée me sera bien utile cette nuit.  Il faut bien quelqu'un pour tenir la lanterne et il fera l'affaire.

Nous commençons l'ascension et nous perdons pas mal malgré l'aide de Rice et les notes du Necronomicon.  Heureusement, nous ne ferons pas de mauvaises rencontres au pied de la colline.

Spoiler:

Nous finissons par trouver un chemin propice et tombons sur un amas de chair en décomposition qui se déplace.   C'est horrible.  C'est d'autant plus horrible que je reconnais au milieu de la mêlée la visage de Silas Bishop.  Lorsque nous l'avions affronté, nous ne l'avions pas éliminé pour de bon.  Rice s'enfuit en courant mais ce n'est pas grave car à ce moment Léo me rejoint et nous ne sommes pas trop de deux pour éliminer cette abomination à coups de cailloux, de pieds, d'insultes.  Car j'y perds mon cran d'arrêt, avalé par cet amas putride au premier coup porté.

Léo me regarde avec ce sourire en coin que j'aime tant : « décidément, tu perds tous les cadeaux que je te fais.  J'espère que celle là tu y feras attention ».  Il me tend sa machette, dont le froid métallique me rassure.  J'étouffe, j'ai mal.

Spoiler:

Nous continuons l'ascension, les chants se rapprochent.  Un bruit de pas derrière nous, j'envoie une petite prière silencieuse au très haut s'il existe pour que ça ne soit pas une de ces horreurs que nous avons combattues cette nuit. Mais heureusement, nous les avons toutes détruites, enfin je crois.  Ce n'étaient que deux dévots du village qui allaient communier dans l'assemblée païenne qui officie plus haut.  Je n'ai plus aucune pitié, et les laisse passer, tapie dans les fourrés.  Deux coups de machette bien placés par derrière règlent le problème, rien de m'arrêtera quelqu'un doit payer pour Lizzie.

Lizzie.

Lizzie.  Lizzie, Lizzie, LIZZIE !

Son souvenir me hante, peut-être que je la retrouverais en cherchant un peu plus, peut-être se trouve-t-elle quelque part dans cette forêt à ma recherche ?  Leo me prend le bras, son silence en dit plus qu'un long discours.  Si nous ne nous dépêchons pas, Lizzie n'aura plus d'importance.

Nous arrivons enfin au pic et observons Seth Bishop accomplissant son rite.  Il s'ouvre les veines pour terminer l'invocation et un portail commence à apparaître.  Une branche craque derrière nous et nous reconnaissons la silhouette d'un monstre mi-humain mi-abomination.  Plus le temps de finasser, nous nous jetons au milieu de l'assemblée et cherchons frénétiquement à interrompre le rituel.  Seth Bishop se jette sur moi pendant que le Thrall tente d'agripper Leo.  Je ne cherche même pas à me défendre, le temps presse. Un coup dans les noix de Seth me donne les secondes précieuses dont j'avais besoin, mais j'ai salement morflé, du sang me coule par les oreilles, j'ai mal au flanc, le souffle coupé, mon rosaire chauffe d'une manière surnaturelle et je dois le jeter.  

Leo est allongé sur le flanc, il respire heureusement mais semble encore plus secoué que moi.  Ce qui nous a sauvé est que Seth Bishop et le monstre ont été happés par le portail que nous n'avons su refermer.

Spoiler:

Nous n'avons pas réussi à interrompre l'invocation mais peut-être avons nous pu éviter le pire.  Nous n'avons plus le choix et devons accomplir l'impensable: franchir le portail.

Si je survis à ça, je ne manquerai pas de le consigner dans mon journal, ça me fera des souvenirs à raconter à mes petits-enfants ... à condition que la planète nous appartienne encore à ce moment.

Spoiler:

Smit a écrit:

Rudement bien ficelé ta petite histoire.
J'aime bien ta façon d'illustrer toutes ses péripéties.

Merci

Un jeu narratif ça donne envie de présenter les rapports de partie de manière un peu romancée, c'est un exercice assez sympa à faire.