Bonjour à toutes et tous,
Voilà quelques mois que je suis devenu accro à ce JCE et que je viens consulter le forum en sous-marin.
Totalement néophyte à ce type de jeu, mes trois ou quatre premières parties ont été espacées de plusieurs semaines, le temps de rassembler la motivation nécessaire pour me faire violence et me lancer dans une partie sans cesse interrompue par des allers-retours dans les livrets de règles...
Et puis
le déclic : la première partie "qui déroule". Les rounds de jeu qui s'enchaînent de manière fluide... Bon, ça s'est terminé par un échec, mais ce n'est pas vraiment ça l'important.
Pour la première fois, j'avais pris plaisir à jouer... Je ne le savais pas encore, mais le jeu venait de me rendre addict pour un bon bout de temps !
Et puis, à force de faire et refaire les trois scénarios de
"La nuit de la Zélatrice", je faisais ce douloureux apprentissage : l'abandon n'est pas systématiquement synonyme d'échec.
Il faut même intégrer qu'abandonner en n'ayant pas été tué ou rendu fou est déjà une victoire en soit !Pas vraiment intuitif tout cela... mais une fois ce cap psychologique franchit, plus rien ne me retenait pour
- spoiler:
pousser sans scrupule Lita Chantler dans les griffes/tentacules du dévoreur du dessous pour sauver mes miches et considérer que le scénario était "réussi".
Vint alors
"L'héritage de Dunwich" et la découverte du plaisir de
deckbuilder. Finalement, je me rends compte qu'avec ce JCE, on est à la limite entre jeu société et jeu de rôle.
Je me surprends à prendre plaisir à fourrer le nez dans mes cartes pour dépenser le plus judicieusement possible ces points d'expérience chèrement acquis, dans le but de compenser mes faiblesses et d'optimiser mon deck, sans même lancer une partie.
De Dunwich, je retiens surtout le tour de force des concepteurs du jeu qui ont réussi
un dosage de la difficulté aux petits oignons. La tension est toujours présente, le sentiment d'être sur le fil, de terminer un scénario "à un ou deux tours près".
Bon, j'ai été moins convaincu par "Aux frontières du visible" sur ma première tentative : Avec un chaos bag en mode "facile", je n'ai pas vu la fin du 2nd round !
La mise en place me met 2 rejetons de Yog-Sothoth dans les deux lieux qui me sont connexes et le hasard les fait se déplacer tous les deux sur le lieu sur lequel je me trouve... Dans la foulée, la traîtrise qui me demande un test de volonté (3) et de subir une horreur pour chaque point manquant :
Roland a vrillé !
Me voici rendu au point où je dois choisir : reroll la "Zélatrice" et "Dunwich" avec une autre classe de personnage ou investir dans la route de Carcosa pour découvrir de nouvelles mécaniques et de nouveau scénarios...
Je viens de tester les deux scénarios des
"Gardiens de l'abîme", mais alors que j'adore l'univers égyptien mis en place, les sublimes illustrations, la mécanique d'exploration du désert, j'ai été dégoûté par une difficulté beaucoup trop élevée et une sensation de ne jamais pouvoir faire quoi que ce soit...
C'est la première fois que je me suis retrouvé à ne plus avoir de place dans ma zone de menace avec 5 slots occupés et une 6ème carte à devoir poser (sombre sacrifice + torpeur + un ennemi qui frappe avec la force de l'abîme + un ennemi qui frappe si on le tape avec autre chose qu'une arme à distance + le pop des cultistes qui se sont enfuis au premier scénario)...
Sans compter ces traîtrises qui demandent 2, 3 voire 4 tests de compétence à chaque round et qui siphonnent littéralement notre main de carte.
Il m'est arrivé d'avoir épuisé le deck exploration de toutes ses traîtrises, et donc d'avoir cramé autant d'actions "explorer", avant de pouvoir trouver un lieu connexe dans lequel me déplacer.
Un goût amer car j'avais vraiment envie d'aimer ces scénarios. L'ambiance est super bien rendue, la mécanique d'exploration du désert est originale, les cultistes à vaincre/interroger, les rêveurs... tout cela donne un scénario vraiment très immersif !
Malheureusement, les trop nombreux effets de cartes trop punitifs ruinent, à mon sens, l'expérience de jeu.
Mes échecs sur Dunwich me faisaient parfois sourire (perdre un tour à piocher 3 fois
par exemple) car, malgré la malchance, j'avais un peu réussi à temporiser et à retarder l'échéance.
Toutefois, mon sentiment, à chacune de mes tentatives sur "L'usurpateur de la nuit" s'est résumé ainsi : "ça rime à rien".
C'est vraiment dommage car je n'y reviendrai sans doute plus alors que j'avais été emballé par "Eternelle torpeur".
A ce propos,
comment jugez-vous la difficulté de la campagne "La route de Carcosa" ? Est-elle du niveau des scénarios des "gardiens de l'abîme" ? Car si tel est le cas, ça ne sert à rien que je dépense des ronds dans cette campagne. Maintenant, si on se rapproche plutôt de Dunwich, je franchirai le cap car j'ai vraiment été conquis par la narration et l'ambiance qui se dégage de cette campagne.
Je terminerai cette présentation par
un grand merci à tous les contributeurs de ce forum pour leurs conseils et leurs réponses construites aux différentes questions posées.
Merci également à Shep et Ryson pour leurs vidéos "Open the box" et leur analyse des différentes cartes du jeu.
Bonne journée, kenavo sur le forum !